Épisode 1 : Faire campagne pour que les femmes s'engagent en politique
À l'approche des élections municipales de 2026, la Communauté Pays Basque lance une grande campagne « Et si c'était vous ? » pour inciter les femmes à faire entendre leurs voix et prendre davantage de place dans la politique locale.
Mise à jour : 4 mars 2025
L'affiche toute en couleurs imaginée par la Communauté Pays Basque représente un personnage féminin aux allures de Marianne, le regard porté au loin. Une figure universelle, puissante, sûre d'elle, symbole de la place que les femmes doivent oser prendre aujourd'hui dans la politique locale. « Nous avons voulu créer une campagne qui attire l'œil pour interpeller les femmes et les inciter à s'engager encore davantage. C'est un enjeu démocratique ! », plaide Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d'Agglomération Pays Basque.
Un appel à toutes les femmes du Pays Basque qui hésitent à faire entendre leur voix dans un domaine dont elles ont longtemps été tenues éloignées. « Il faut marteler que les femmes qui viennent de la société civile peuvent influer sur les politiques publiques », insiste Martine Bisauta, Vice-Présidente en charge de l'égalité Femmes-Hommes au sein de la Communauté d'Agglomération Pays Basque et engagée de longue date sur ces questions.
Des progrès à soutenir
Depuis la loi du 6 juin 2000 instaurant l'obligation de parité dans les listes électorales, la représentation des femmes dans les exécutifs locaux n'a cessé de progresser. 41 % des sièges des conseils municipaux sont aujourd'hui occupés par des femmes au Pays Basque. 28 d'entre elles ont été élues maires en 2020 contre 17 en 2014. Cette amélioration se reflète également au sein du Conseil communautaire où la part des femmes est passée de 23 à 31 %. « C'est une avancée, mais il faut aller encore plus loin en incitant et en accompagnant d'autres volontaires », espère Martine Bisauta. Le manque de représentativité est particulièrement visible dans les communes de moins de 1 000 habitants où la règle des listes paritaires ne s'applique pas.
La question des responsabilités
Mais les chiffres ne résument pas à eux seuls les enjeux. « Le sujet est aussi celui des domaines qui sont placés sous leur responsabilité », défend Jean-René Etchegaray. Car l'absence de femmes s'accentue à mesure qu'elles progressent dans la hiérarchie. Dès son élection à la tête de la Communauté d'Agglomération Pays Basque, le chef de l'exécutif communautaire a montré la voie en nommant neuf personnalités féminines à des postes stratégiques, à commencer par sa 1ère vice-présidente, Renée Carrique, mais aussi en leur confiant des domaines habituellement réservés aux hommes comme l'économie, avec Sylvie Durruty, l'agriculture, avec Isabelle Pargade, l'assainissement, avec Maider Arosteguy.
Une manière d'inspirer les nouvelles générations et montrer que la société évolue. « À travers nos parcours, nous pouvons transmettre de la confiance à celles qui douteraient, leur dire aussi que l'on peut prendre plaisir à servir l'intérêt général », espère Martine Bisauta.

De nouveaux dispositifs pour inciter à s'engager
La loi du 27 décembre 2019 relative à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique a instauré de nouveaux dispositifs d'aide pour encourager les citoyens à se lancer en politique. Les salariés et agents publics peuvent désormais bénéficier de 10 jours de congés pour faire campagne aux élections locales. La réglementation offre aussi aux communes de moins de 3 500 habitants le remboursement intégral des frais de garde ou d'assistance (enfants ou proches handicapés ou âgés) des élus municipaux lors des réunions obligatoires. Enfin, la loi a revalorisé l'indemnité des maires et des adjoints des petites localités pour répondre à la crise des vocations.