Les espèces exotiques envahissantes
Les espèces exotiques envahissantes, aussi appelées « espèces invasives », font partie des 5 causes principales de la perte de la biodiversité. Découvrez les espèces concernées au Pays Basque et participez activement à leur élimination.
Mise à jour : 13 novembre 2024
Qu'est-ce qu'une espèce exotique envahissante ?
Les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) sont des espèces (faune et flore) introduites par l’Homme, volontairement ou accidentellement à travers les échanges commerciaux et les voyages, hors de leur aire de répartition naturelle. Elles peuvent avoir des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives. C’est l’une des 5 causes principales de la perte de la biodiversité !
A titre d'exemple, sur le littoral Basque, les plantes exotiques envahissantes représenteraient aujourd'hui environ 15 % de la flore littorale.
Pourquoi lutter contre leur prolifération ?
Les espèces exotiques envahissantes, qu'elles soient animales ou végétales, présentent une forte capacité d'adaptation, leur permettant de proliférer rapidement au détriment des espèces locales. Elles modifient les paysages, perturbent les chaînes alimentaires et engendrent d’importants problèmes économiques et sanitaires.
- Impacts sur la biodiversité : la prédation, l’hybridation, la compétition, la transmission de maladies et la concurrence avec les espèces indigènes, la dégradation des milieux naturels, etc.
- Impacts sur les activités humaines : la contamination des cultures, la dégradation d’infrastructures routières ou de transport, etc.
- Impacts sur la santé humaine : les allergies, la propagation de maladies, etc.
Quelles sont les espèces préoccupantes ?
Quelques exemples d'espèces végétales préoccupantes
- Faux cotonnier (Baccharis halimifolia) : Originaire d'Amérique du Nord, cette plante forme en milieu naturel de larges buissons produisant plusieurs millions de graines cotonneuses à la fin de l'été ;
- Herbe de la Pampa (Cortaderia selloana) : Provenant d’Amérique du sud, elle forme de grands plumeaux blancs hautement allergisants, émettant chacun des milliers de graines en fin d'été. Très compétitive, elle ne laisse que peu de place aux espèces locales ;
- Pittospore de Chine (Pittosporum tobira) : Cet arbuste au feuillage persistant, introduit d'Extrême-Orient, forme de grands fourrés très peu diversifiés et se propage grâce à la dispersion de ses graines par les oiseaux ;
- Les Chalefs ou Oliviers de Bohème (Elaeagnus sp.) : Originaires d'Asie pour la plupart, ces arbustes vivaces régulièrement plantés dans les haies se propagent rapidement en milieu naturel, dans une grande diversité de milieux du fait de sa tolérance aux conditions climatiques extrêmes ;
- Laurier palme (Prunus laurocerasus) : Largement planté dans les haies et jardins, il colonise les sous-bois où il empêche la régénération des espèces locales grâce à son feuillage dense et persistant, et sa sécrétion de substances nocives pour la repousse d'autres espèces aux alentours ;
- Arbre à papillon (Buddleja davidii) : Originaire d'Asie, cet arbuste aux fleurs violettes prolifère dans les habitats naturels, perturbant le développement d'espèces locales. Malgré son nom, il n'est pas bénéfique aux papillons puisque la plupart des chenilles ne peuvent pas se nourrir de ses feuilles ;
- Chèvrefeuille du Japon (Lonicera japonica) : Importé comme plante ornementale, il s’étend rapidement dans les milieux boisés et ouverts, en s’enroulant autour des arbres et arbustes, entravant leur croissance ;
- Renouée du Japon (Reynoutria japonica) : Cette espèce à la croissance extrêmement rapide forme de grands ensembles uniformes appauvrissant le sol et privant les espèces locales de lumière et de nutriments.
Quelques exemples d'espèces animales préoccupantes
- Vison d'Amérique : Introduit en Europe pour l’exploitation de sa fourrure au début du 20e siècle, il entre notamment en concurrence avec le Vison d'Europe (aujourd'hui en danger critique d'extinction) en occupant une niche écologique similaire ;
- Écrevisse de Louisiane : Introduite à des fins commerciales dans les années 1970, elle déséquilibre les écosystèmes en consommant des jeunes poissons et en déstabilisant les berges des cours d'eau avec ses galeries.
Que dit la réglementation ?
Des listes d'espèces exotiques envahissantes sont établies au niveau européen et national. La version 2023 de la liste des espèces préoccupantes compte 88 espèces (47 animales et 41 végétales) pour l’Union européenne. En France, cette liste est complétée par des espèces spécifiques au territoire.
Comment lutter contre les espèces exotiques envahissantes ?
Chacun peut contribuer à freiner la propagation des espèces végétales envahissantes, à son échelle.
- Évitez d'introduire des plantes exotiques envahissantes dans vos jardins et dans le milieu naturel. Si c'est déjà le cas, identifiez et détruisez ces espèces;
- Ne jetez pas ces déchets verts dans la nature, emmenez-les en déchèterie. Préciser qu'il s'agit d'une espèce invasive et qu'elle ne doit pas être traitée avec les déchets verts ordinaires, mais plutôt avec le tout-venant ;
- Remplacez-les par des espèces locales non invasives : Chêne vert, Aubépine, Lilas
commun, Chèvrefeuille des bois, Cornouiller sanguin. Le jardin botanique de Saint-Jean-de-Luz vous propose une sélection d'espèces locales pour agrémenter vos haies de jardin ; - Investissez-vous dans des chantiers participatifs pour réhabiliter des espaces naturels ou participez à des randonnées pédagogiques. Les CPIE (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement) Littoral basque et CPIE Pays Basque proposent régulièrement des animations sur leurs sites Internet.
Chacun peut également contribuer à limiter l'impact des espèces animales exotiques envahissantes en évitant de relâcher dans la nature des animaux exotiques ou issus de captivité.
De son côté, la Communauté d'Agglomération Pays Basque mène des actions de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Par exemple, plusieurs chantiers d'arrachages de plantes exotiques envahissantes ont été menés par la Communauté Pays Basque et ses partenaires. L'Agglomération a également missionné la MIFENEC (Maison d'Initiation a la Faune et aux Espaces Naturels) et le GREGE pour déployer un réseau de lutte active contre le Vison d'Amérique.
Pour aller plus loin
L'Office Français de la Biodiversité propose de nombreuses ressources sur les EEE.