Sécuratisation de l'alimentation en eau potable du littoral basque : l'interconnexion Nive-Helbarron inaugurée
Ce mardi 1er avril, Jean-René Etchegaray, Président de la Communauté Pays Basque, Emmanuel Alzuri, Conseiller délégué en charge de l’eau potable, Jean-Jacques Lasserre, Président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques et Véronique Mabrut, Directrice de la délégation Adour et Côtiers de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne ont inauguré l’interconnexion des deux principaux sites de production de la côte basque. Elle permet de sécuriser l’alimentation en eau potable de l’ensemble du littoral basque.
Mise à jour : 1 avril 2025
Dans un contexte de perte de disponibilité de 30 % d’eau pour le Pays Basque à échéance 2040, l’interconnexion Nive-Helbarron inaugurée ce mardi 1er avril revêt un intérêt stratégique majeur. En reliant les usines de production d’eau potable de la Nive à Anglet et d’Helbarron à Saint-Pée-sur-Nivelle, elle permet de sécuriser l’alimentation en eau de 170 000 habitants de la côte basque, en cas de défaillance de l’un ou l’autre des deux principaux sites de production du secteur qui connaît un fort accroissement démographique.
Une station de pompage avec un bassin de stockage intégré au paysage
La station de pompage de Bassilour permet de redonner de la pression à l’eau pour l’acheminer vers le sud et, complétée du réservoir de 1000 m3, de desservir la moitié des besoins en eau de la Commune de Bidart et la Commune de Guéthary.
Un soin particulier a été apporté à l'intégration paysagère du projet. L’aménagement du tronçon de la Voie verte de l’Uhabia pour vélos et piétons a été assuré par la Ville de Bidart le long de l’A63 à Bassilour permettant ainsi de relier le site avec la Technopole Izarbel et la plage de l’Uhabia, axe majeure de circulation douce de la commune.
L’interconnexion, en mode pratique
L'interconnexion a déjà fait ses preuves en novembre 2024, lorsque l'usine d'Helbarron a été arrêtée pour maintenance. Elle a alors permis d'acheminer 150 000 m3 d'eau vers le sud pendant un mois, garantissant l'approvisionnement de Saint-Jean-de-Luz.
En cas de besoin, ce réseau d'urgence peut transporter jusqu'à 13 000 m3 d'eau par jour vers le sud (soit la consommation de 70 000 habitants) et 8 000 m3 vers le nord (42 000 habitants). Les équipements le long du tracé sont pilotés à distance en temps réel grâce à une fibre optique installée sur 14 km.
L'usine de la Nive peut également bénéficier d'un soutien via l'interconnexion avec l'usine d'Ondres. Ainsi, un réseau complet de sécurisation de l'approvisionnement en eau s'étend de Hendaye à Seignosse.
Une qualité de l’eau garantie
L’eau distribuée provient des deux plus importantes usines du Pays Basque qui assurent un traitement optimal de l’eau de rivière (Nive et Nivelle) (décantation/filtration/affinage/désinfection/ remise à l’équilibre calco-carbonique) permettant une qualité de l’eau irréprochable.
Budget de l’opération
Montant total TTC : 14 500 000 €
Communauté Pays Basque : 9 800 000 €
Agence de l’Eau Adour-Garonne : 3 100 000 €
Département des Pyrénées-Atlantiques : 1 600 000 €
L’interconnexion, un des leviers du Plan sécheresse
Dès 2020, la Communauté Pays Basque a lancé une étude sur la ressource en eau au Pays Basque, mesurant notamment l’impact du changement climatique. Le constat est sans appel, il aura pour conséquence une perte de disponibilité de 30 % d’eau pour le Pays Basque à échéance 2040.
Face à cet état de fait, la Communauté Pays Basque met en œuvre une nécessaire culture de la sobriété dans ses actions en lien avec les acteurs du territoire. Lancé en 2023, son plan sécheresse a permis en un an de réduire la consommation d’eau potable de 4,2%.
Depuis sa mise en œuvre, 61 km de réseaux ont été renouvelés et 18 km de canalisations ont été posées pour interconnecter des sites de production.
Enfin, l'eau est le premier poste d’investissement de la Communauté d'Agglomération Pays Basque, qui y consacre chaque année la moitié de ses investissements (95 millions). Le budget d’investissement alloué à l'eau potable s'élève à 36 millions euros. Cet engagement est essentiel pour assurer à tous un accès sécurisé et durable à cette ressource vitale.
