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9 décembre 2024
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De la Fondation Cristóbal Balenciaga au Palais Galliera - Musée de la mode de Paris, l’historienne de l’art Miren Arzalluz a imposé son style énergique. Au fil de ces expériences multiples, nées dans les pas du couturier de Getaria, elle n'a de cesse de défendre l’identité basque.
Mise à jour : 21 novembre 2024
Son nom résonne en Pays Basque, à Paris et à l’international. Le parcours de cette historienne de l’art, née à Bilbao en 1978, force le respect. Ce jour-là, depuis le Palais Galliera à Paris, Miren Arzalluz évoque son bonheur de présenter à Shangai l’exposition dédiée à Gabrielle Chanel, « l’une des créatrices les plus influentes dans l’histoire de la mode, avec Balenciaga ». Ce balancier entre l’international et son Pays Basque natal, dont elle n’a de cesse de défendre l’identité - l’euskara est sa langue maternelle -, la culture, la couture, c’est sa vie.
Déjà, à l’université de Deusto de Bilbao - elle y passe une licence d’histoire -, elle souhaitait « contribuer à la résolution du conflit politique qui secouait le Pays Basque d’alors ». À Londres ensuite, Miren Arzalluz s’engage dans un master en politiques internationales avec ce même dessein. C’est là, il y a plus de vingt ans, qu’elle découvre une discipline émergente : l’histoire de la mode. « Cette autre manière d’aborder l’histoire et l’art m’a fascinée ; certains ont pu s’étonner que je passe de l’organisation de conférences internationales avec Bill Clinton, Kofi Annan, à l’histoire de la mode. Mon père fut le premier à me soutenir. » De Xabier Arzalluz (1932-2019), ancien Président du Parti Nationaliste Basque en Hegoalde, elle dit « partager la passion pour l’histoire, l’art, la philosophie, la politique, le sens de l’engagement, une appartenance très forte au Pays Basque, le fait de se sentir Basque européenne. »
Balenciaga, l’évidence
« À Londres, dans la cadre de mon master en histoire et du vêtement de la mode, j’avais choisi Balenciaga, cela n’était pas original pour l’enfant de Bilbao que je suis, mais évident », confie-t-elle. « Pour autant, alors que je passais mes étés à Zarautz, je n’avais pas encore appréhendé sa stature d’artiste international. En me documentant, j’ai trouvé des écrits trop simplistes. Cette vision romanesque d’un homme arrivé à Paris, parti de rien. Comme si, au Pays Basque, il n’y avait rien, comme si, touché par la lumière de Paris, il devenait l’un des couturiers les plus connus au monde. Au fait de l’histoire de notre pays, de la côte basque, de la mode, des villégiatures à Biarritz et Donostia, cela me semblait improbable. J’ai souhaité le replacer dans notre histoire. »
Ses recherches la rapprochent de la fondation Cristóbal Balenciaga, qui entend alors dédier un musée à l’enfant illustre de Getaria. « J’ai quitté Londres pour ce rêve professionnel. » Elle met son énergie à participer à cette aventure. Le musée Balenciaga ouvre en 2011. Conservatrice en chef au sein de la Fondation, elle se dit « fière d’avoir aidé à faire rayonner le nom de Balenciaga », dont elle a publié la biographie un an plus tôt. Elle conseillera même les créateurs de la série espagnole consacrée au couturier basque sur Disney+.
En dirigeant le Palais Galliera, Musée de la mode de Paris, je peux continuer d’une certaine manière à promouvoir notre culture basque !
Passée cette vie à l’ombre tutélaire de Balenciaga, Miren Arzalluz devient commissaire d’exposition, chercheuse indépendante. « J’ai participé à l’exposition Galliera sur la mode dans les années 50 au Musée des Beaux-Arts de Bilbao, puis à celle, hors-les-murs, au Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris », indique-t-elle. « L’occasion de montrer que la mode à Paris est faite de créateurs venus d’ailleurs, à l’image de Balenciaga, Paco Rabanne pour le Pays Basque. »
Après une riche année à la tête de l’Institut culturel basque Etxepare de Donostia, l’opportunité de piloter le superbe Palais Galliera, Musée de la mode de Paris, s’offre à elle en 2018. « En dirigeant pareille institution culturelle, je peux continuer d’une certaine manière à promouvoir notre culture basque ». Elle y mêle aussi sa passion du patrimoine de la mode à l’innovation. En témoignent l’exposition phare dédiée à Gabrielle Chanel, présentée à Paris, Melbourne, Tokyo, Londres, - aujourd’hui Shangai , et celle consacrée à Frida Kalho, « à son intimité de femme-artiste ». En écho aux Jeux Olympiques, « La mode en mouvement #2 » offre un focus sur la mode sportive. Autant de témoignages de sa passion pour l’histoire de l’art.
9 décembre 2024
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Mauléon-Licharre