Stratégie tourisme Pays Basque : pour un tourisme mesuré, respectueux du territoire et de ses habitants

A partir du projet de territoire adopté en 2021, un vaste travail a impliqué l’ensemble des acteurs du tourisme, les élus, la société civile et les habitants pour aboutir à la Stratégie Tourisme du Pays Basque, adoptée le 7 décembre dernier à l’unanimité par les élus du Conseil communautaire. Jean-René Etchegaray a salué « cet exercice collectif permettant de porter ensemble l'ambition d'un tourisme respectueux du territoire et de ses habitants, qui maitrise ses impacts sur l’environnement ».

La démarche a permis de définir collectivement un changement de cap au service d’un modèle de tourisme souhaité par le territoire. Daniel Olçomendy a souligné que « la politique touristique ne doit plus être une filière seulement pensée par les acteurs du tourisme, une filière ex-nihilo, mais comme le carrefour de toutes les politiques publiques. Elle concerne à la fois la mobilité, l’aménagement, le développement économique, la gestion de l’eau et des déchets, la valorisation des patrimoines culturels et naturels et le transfrontalier ».

Deux priorités stratégiques en 2025

Ce document stratégique donne un cap à la politique touristique à l’horizon 2040 et s’engage sur des actions à mener à court terme. L’année 2025 sera notamment placée sous le signe de deux actions prioritaires et majeures pour le territoire :

→ Gestion des flux touristiques : À la suite d’une aide de 90 000 euros obtenue via l’Appel à Manifestation d’Intérêt d’Atout France, des expérimentations pour réguler les flux sont menées jusqu’à la fin de l’année 2025 : des dispositifs d’observation et de régulation de parcs de stationnements et autres sites fortement fréquentés sont en cours en montagne, en ville ou sur le littoral.

→ Soutien aux biens communs : Un dispositif accompagnera des projets portés par des agriculteurs ou associations environnementales pour entretenir, préserver et valoriser les biens communs du territoire que sont les langues basque et gasconne, le paysage, l’eau et la biodiversité.

Un tourisme engagé pour le climat et la préservation des ressources

Le secteur du tourisme est à la fois vulnérable aux effets du changement climatique et une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. 8% des émissions mondiales et 11% émissions nationales sont directement liées à l’activité touristique. La Stratégie Tourisme Pays Basque s’inscrit dans le cadre du Plan Climat Pays Basque et entend accompagner les acteurs dans leur transition environnementale, notamment grâce à des actions concrètes menées en lien avec les autres politiques publiques comme :

• la mise en place de critères environnementaux pour l’octroi d’aides à l’hébergement
• la promotion des mobilités douces
• la gestion économe de l’eau par les hébergeurs
• la création d’un observatoire du Tourisme inter-politiques publiques
• la valorisation des produits locaux de qualité

Un tourisme pensé pour et avec les habitants

Les habitants du Pays Basque sont au cœur de cette stratégie :

• Ils sont les premiers pratiquants de loisirs et visiteurs de leur territoire, toute l’année
• Ils accueillent les touristes (1/3 des lits dits touristiques du Pays Basque sont situés dans la famille ou chez des amis)
• Ils sont directement concernés par les impacts, positifs comme négatifs, que le tourisme et les loisirs peuvent avoir sur le cadre de vie.

La stratégie promeut un tourisme de proximité et quatre saisons pensé d’abord pour ses habitants.

Un tourisme plurilingue et valorisant les patrimoines

La stratégie Tourisme du Pays Basque aspire à mieux répartir les flux tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire. Elle s’appuie pour cela sur les visiteurs de proximité venant du Pays Basque sud, du Béarn et des Landes et valorise les richesses culturelles du territoire, notamment le plurilinguisme. Des actions ciblées favorisent l’usage de l’euskara et du gascon, tout en encourageant les habitants et visiteurs à découvrir le territoire à travers une offre culturelle renouvelée. Des actions ont été engagées pour répertorier l’offre, renforcer la traduction des supports de communication et des visites, former les personnels d’accueil.