Turbolab : une plateforme technologique pour les avions du futur
24 octobre 2024
Message d'alerte
Notre série de l'été se poursuit sur les plages du Pays Basque. Dans ce 2ème épisode, nous allons à la rencontre des équipes en charge du contrôle des eaux de baignade pour mieux comprendre comment se fait concrètement le travail d'analyse. Pendant la saison estivale, ils assurent un suivi quotidien sur 35 zones de bain. Un travail de terrain complété par des outils de modélisation numériques sophistiqués qui permettent de prédire avec précision les risques de pollution.
Mise à jour : 6 décembre 2024
Qualité de l'eau au Pays Basque : découvrir tous les épisodes de notre mini-série
Il est 6h du matin. Comme tous les matins en haute saison, une équipe de préleveurs fait la tournée des plages de la Côte basque pour récupérer un petit échantillon d'eau de mer. Dans ce bocal d’à peine quelques centilitres se joue une décision de la plus haute importance : pourra-t-on ouvrir la baignade aujourd’hui ? Chaque jour en été, près de 200 000 usagers profitent du littoral basque. Prévenir les risques de pollution et communiquer de façon transparente auprès du public sont des enjeux cruciaux pour l'Agglomération et les communes concernées.
35 zones de bain sous surveillance
Au total, 35 zones de bain sont contrôlées pendant la saison estivale (NDRL : une surveillance étendue à l'année sur les plages d'Anglet et de Biarritz, depuis 2022). La règlementation européenne fixe des seuils à ne pas dépasser pour 2 bactéries : escherichia colis et antérocoques. Dans le laboratoire du centre de rercherche et d'analyse Rivage Pro Tech, qui effectue les contrôles pour le compte de la Communauté Pays Basque, les prélèvements sont d'abord analysés par les microbiologistes. Le niveau de concentration dans l'eau des 2 micro-organismes donne une idée générale de la qualité de l'eau. Mais il ne suffit pas à caractériser le risque. « L'eau n'est pas leur environnement naturel », explique Laëtitia Jourdan, directrice de Rivages Pro Tech. « Sous l'effet du soleil, du sel et du manque de nutriments, les bactéries vont mourir plus ou moins rapidement ».
Une gestion en quasi temps réel
Pour prédire avec plus de précision les éventuels épisodes de pollution, les prévisionnistes océanographes croisent les données obtenues en laboratoire avec de nombreux autres paramètres : la houle, les courants, les conditions météorologiques mais aussi le fonctionnement des systèmes d'assainissement. Grâce à des outils de modélisation informatique très sophistiqués, ils disposent d'une vision complète de la situation, plage par plage, et de son évolution dans le temps. « L'avantage de notre solution, c'est qu'elle est très réactive », précise Laëtitia Jourdan. « S'il y a le moindre risque, on peut refaire une prévision en quelques heures pour coller au plus près de la réalité ». Cette gestion active et hyper localisée explique pourquoi la baignade peut être autorisée sur une plage et pas la plage voisine mais aussi pourquoi la réouverture d'une zone de bain peut évoluer sur la même journée.
Des investissements massifs
Chaque année, la Communauté Pays basque consacre près de 2 millions d'euros à ce dispositif de surveillance. Au global, elle investit près de 40 millions d'euros par an pour la rénovation de ses équipements d'assainissement. « Aujourd'hui, toutes nos plages sont classées en bonne ou excellente qualité au regard de la règlementation sur la bactériologie », détaille Caroline Sarrade, directrice « Littoral et milieux naturels » à la Communauté Pays Basque. « Oui, il peut y avoir des fermetures préventives. Mais ces choix sont faits par précaution, lors d'épisodes d'événements pluvieux conséquents ». Le contrôle des eaux de baignade rejoint ici une problématique plus large sur la gestion des systèmes d'assainissement mais aussi sur nos pratiques collectives.
Dans les prochains épisodes...
Nous remonterons le fil de l’eau pour comprendre comment se gère le risque pollution à l’échelle du territoire. Nous irons à la rencontre des agents de la Communauté d’Agglomération Pays Basque qui font fonctionner tous les jours les réseaux et les ouvrages d'assainissement. Nous essaierons de nous défaire des idées-reçues sur la qualité de l’eau en montrant la complexité et l’étendue des défis que nous avons à relever.